Les 22 et 29 mars, il ne faudrait pas
que le vote des citoyens de Nanterre, et en particulier des habitants de ses
quartiers populaires, dont je suis, passe inaperçu. Mais ça, ce n’est pas
gagné : ceux qui veulent que rien ne change ont déjà calculé que nous allions
massivement nous abstenir. Stigmatisés comme des abstentionnistes
structurels, nous ne serions, selon la
plupart des médias, que des inciviles, des sans voix, voire de dangereux
communautaristes enfermés dans nos ghettos où ne souffleraient que les vents
mauvais des haines, des barbaries et des phobies.
Pas question de s’abstenir !
Casser cette image de nos cités, de nos quartiers, de notre
banlieue, c’est je crois la première de mes motivations pour
« entrer en campagne », comme on dit. Car je sais combien ils en souffrent comme
moi, mes voisins, ces hommes et ces
femmes de toutes les générations, et en particulier ces jeunes, du regard
méprisant et hostile que ceux qui se croient l’élite dressent l’opinion
publique à jeter sur nous. Et ces souffrances ne sont pas seulement morales. Ce
mépris de classe, cette phobie des classes populaires, elle se traduit dans le
concret de la vie. Des discriminations
ciblent particulièrement celles et ceux d’entre nous à qui on refuse des droits
égaux de citoyens. Le droit de vote est refusé, parce qu’ils n’ont pas la
nationalité française, à des personnes qui vivent, qui travaillent ici depuis
des décennies, qui sont parents ou grands- parents d’enfants nés en France, qui
sont souvent des citoyens actifs dans la vie associative… Si bien que dans le
quartier on n’est pas assez nombreux à pouvoir voter ! Alors, c’est ma deuxième
grande motivation : ne surtout pas renoncer au droit de vote, penser à ceux
qui en sont privés : pas pour voter à leur place, mais pour mieux
continuer le combat citoyen pour le droit de vote et l’éligibilité de tous les
résidents.
Voilà qui répond déjà un peu à la question cruciale de savoir pour qui voter. Les candidats de l’UMP et du FN, qui
sont hostiles à une partie de mes concitoyens, qui combattent la démocratie en
faisant un cheval de bataille de leurs phobies des « immigrés » et du
droit de vote pour tous les résidents, n’auront
jamais mon suffrage. Et vous vous doutez bien que ce n’est pas la seule raison
pour laquelle je m’oppose à la résistible ascension de Jean Marine Le Pen, contrairement
à l’UMP qui affiche de plus en plus d’atomes crochus avec des thèses
nauséabondes du FN ! Le racisme, sous toutes ses formes, est un poison
violent qui déchire les entrailles du peuple. C’est une arme de destruction
massive des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité. C’est un moyen pour
nous empêcher de vivre ensemble, et surtout d’agir ensemble contre la
domination des classes privilégiées.
Les candidats du PS au pouvoir n’auront pas
non plus ma voix le 22 mars. Aucun d’entre eux, ni à Nanterre ni dans le
département, ne sont des « frondeurs ». Elles et ils soutiennent la
politique de Hollande et Valls, qui, au mépris de ceux qui, comme nous, ont très
majoritairement voté en 2012 pour le changement, imposent une politique d’austérité,
d’appauvrissement de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre, de diminution
brutale des dépenses utiles, des services publics, des budgets des communes…Résultats :
montée du chômage, de la misère, du désenchantement, de la désespérance :
de tout ce qui fait le lit de l’extrême droite ! Quant à la promesse de Hollande de donner le
droit de vote à tous les résidents pour les élections locales, ça a été la
capitulation sans résistance, comme sur les autres sujets, face à la droite la
plus réactionnaire. Même si, dans la vie associative, certaines des socialistes de Nanterre sont personnellement
engagées sincèrement dans les mêmes luttes que les miennes, leur parti, sur le
plan national, mérite d’être sanctionné
dans les urnes le 22 mars.
Elections locales et
enjeu national
Ma troisième motivation, c’est de défendre et développer la
démocratie de proximité. Pour relayer les besoins et les
revendications des habitants, il faut des élus qui partagent leurs conditions
de vie, et soient actifs pour favoriser toutes les formes directes d’engagements
citoyens. Or, avec la réforme des collectivités locales imposée par le
gouvernement, c’est au contraire l’éloignement de l’intervention et du contrôle
citoyen, la centralisation et la bureaucratisation du pouvoir, pour moins de dépenses
et de services publics, qui s’annoncent. C’est ce qui rend particulièrement
dangereuse la conception actuelle de la Métropole parisienne. La perte de la « compétence générale »
des collectivités locales, à l’exception des communes, signifierait la fin de
financements pour des réalisations sociales, culturelles, éducatives… Si une
réflexion doit s’ouvrir sur le découpage des départements de la petite
couronne, les socialistes proposent simplement d’accompagner leur mort annoncée pour 2020,
alors que rien n’est prévu pour les remplacer en ce qui concerne par exemple l’aide
sociale, l’aide à l’enfance…D’ailleurs, le gouvernement a dû reculer en ce qui
concerne les autres départements. Quant à l’UMP, la récente proposition de Patrick
Devedjian de fusionner les Hauts-de-Seine avec les Yvelines, en une espèce de
baronnie UMP, n’a qu’un mérite : montrer que le dossier n’est pas clos !
Dans quelques
semaines, il ne s’agira pas seulement d’élire des élus de terrain efficaces.
De ce point de vue d’ailleurs, les trois conseillers généraux de Nanterre ont montré l’efficacité de
leur engagement d’élu-e-s, ce qui rend tout à fait crédible le programme des
équipes nouvelles dans lesquelles ils se présentent. Mais ce n’est pas le seul
enjeu de la séquence des élections départementales puis régionales de 2015 :
leur portée est nationale. Sanctionner la politique actuelle, se mobiliser pour
empêcher le pire du pire qui s’annonce avec le retour de la droite, la menace
du FN au pouvoir, ça ne suffit pas. L’important est, en même temps, de contribuer à
construire une alternative, de gauche et populaire : c’est ma quatrième grande
motivation… Elle n’a rien
d’utopique, même si l’essentiel du travail est devant nous. Les chantiers de l’espoir
esquissent une dynamique pour un « tous ensemble » possible, avec toutes
les forces du Front de gauche, avec des composantes d’Europe Ecologie Les
Verts, avec des socialistes de courants en opposition à la dérive « sociale-libérale »,
avec des syndicalistes, des militants associatifs, avec des citoyennes et
citoyens qui veulent changer la politique pour qu’elle ne soit plus confisquée
par des appareils et des élites autoproclamées. D’autres appels, comme celui
pour une sixième république vont dans le même sens. Le gouvernement actuel n’a
plus de majorité de gauche : l’exacerbation de la crise politique, avec la
loi Macron , vient de le montrer. Comme en Grèce avec Syriza, demain
peut-être avec Podemos en Espagne, rien n’est gagné, mais l’Histoire peut s’accélérer.
Le changement de mode
de scrutin ouvre des possibilités pour donner un intérêt nouveau aux
élections de ce printemps, qui concernent toute la France : parité
femmes/hommes, candidats du
rassemblement et de la diversité. Malheureusement, ce changement s’est
accompagné d’un charcutage des circonscriptions qui devait permettre au PS d’espérer
asseoir sa domination sur les collectivités locales. Ses résultats électoraux
catastrophique, depuis les municipales, dus à la sanction populaire de la politique catastrophique du gouvernement
PS, risquent fort de permettre à l’UMP,
l’UDI et le FN de rafler la mise.
Avec Laureen, Nadine, Paule,
Marie-Claude, Samir, Manuel, Patrick, Hassan
A cause de cela, Nanterre risque de perdre un élu départemental
de gauche. Au lieu de trois cantons, il n’y en en effet plus que deux, et le
quartier du Parc de Nanterre est rattaché à Suresnes, ville UMP où le FN a fait
une percée aux municipales. Evidemment rien n’est joué. Mais plus de temps à
perdre !
Samir Abdelouahed, candidat titulaire, est un jeune conseiller municipal qui préside le Conseil de quartier du Parc-sud, et qui, actuellement adhérent de Gauche Citoyenne, veut changer la politique. Son suppléant, Manuel Devillers, a été conseiller municipal, Europe Ecologie Les Verts, et c’est un militant actif de la vie associative. Marie-Claude Garel, Conseillère générale sortante, est suppléante de Paule Ballut, conseillère municipale communiste à Suresnes.
Dans l’autre canton, cent pour cent Nanterrien, l’équipe favorite est constituée autour des deux autres conseillers généraux de la ville. Nadine Garcia a décidé d’être suppléante, pour permettre l’élection d’une jeune femme communiste, habitante d’un quartier populaire : Laureen Genthon, candidate titulaire. Patrick Jarry considère qu’en tant que maire, il est le plus efficace pour défendre Nanterre à l’Assemblée départementale ; il a pour suppléant Hassan Hmani, maire- adjoint.
Samir Abdelouahed, candidat titulaire, est un jeune conseiller municipal qui préside le Conseil de quartier du Parc-sud, et qui, actuellement adhérent de Gauche Citoyenne, veut changer la politique. Son suppléant, Manuel Devillers, a été conseiller municipal, Europe Ecologie Les Verts, et c’est un militant actif de la vie associative. Marie-Claude Garel, Conseillère générale sortante, est suppléante de Paule Ballut, conseillère municipale communiste à Suresnes.
Dans l’autre canton, cent pour cent Nanterrien, l’équipe favorite est constituée autour des deux autres conseillers généraux de la ville. Nadine Garcia a décidé d’être suppléante, pour permettre l’élection d’une jeune femme communiste, habitante d’un quartier populaire : Laureen Genthon, candidate titulaire. Patrick Jarry considère qu’en tant que maire, il est le plus efficace pour défendre Nanterre à l’Assemblée départementale ; il a pour suppléant Hassan Hmani, maire- adjoint.
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