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40 mars 2016, Place de la République, Paris

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Nanterre en colère

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En 2017, changeons la politique !

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samedi 12 novembre 2016

Ma décision est prise...

Plus grand, plus haut, plus forts qu'en 2012,  pour gagner !

Bon, vous avez vu, pour moi, personnellement, le choix est fait
. Et je ne m’engage jamais à moitié. Et je ne suis pas le seul, loin de là. Et je ne me soumets à personne, ni ne suis quiconque aveuglément J’ai pris le temps de visionner, d’entendre, d’échanger en de multiples réunions, manifestations, rassemblements, points de rencontres de proximité, et de lire beaucoup.

Je sais que je ne suis pas d’accord sur tout dans les propositions telles qu’elles sont aujourd’hui formulées après l’assemblée de la France insoumise. Je ne le suis pas non plus sur toutes les formulations choisies majoritairement par les instances souveraines (j’entends les assemblées et congrès qui ont un pouvoir décisionnels, avec le vote individuel des adhérents-cotisants) du PCF, dont je suis militant depuis 1969, et que je n’envisage nullement de quitter. Parce que je pense que les hommes et les femmes, français ou pas, de différentes origines, cultures, philosophies, croyants de diverses confessions ou athées, aux côtés de qui je lutte, ont besoin de l’apport d’un parti, comme force d’organisation, de construction collective de pensée et d’action, de mobilisation militante et citoyenne, avec des élus suffisamment déterminés et nombreux pour relayer leurs luttes, leurs colères, leurs espoirs, pour bousculer avec elles et avec eux les institutions. C’est dans ce sens que vont mes priorités, c’est dans ce sens que j’ai accepté des responsabilités quand on me les a proposées.

Je disais que je ne suis pas d’accord sur tout. Je reviens à la question des élu-e-s, des député-e-s, puisque c’est elles et eux qui seront élu-e-s, quelques semaines après la présidentielle, au suffrage universel. Je pense qu’ils ne devront pas être les députés du Président, quel qu’il soit, surtout si on propose une sixième république qui implique de redonner aux assemblées de réels pouvoirs législatifs, aux citoyens de réels pouvoirs dans l’élaboration des décisions, y compris dans le choix des candidatures. Ma logique va donc là encore « du bas vers le haut ». Je suis d’accord avec la perspective d’une Constituante pour changer de fond en comble les règles, mais je crois qu’on ne sera pas crédible si on ne donne pas tout de suite des signes forts de ce que l’on veut faire pour inventer une démocratie, même dans les limites, le carcan, du mode actuel de scrutin. Ce ne peut pas être à mon avis des adoubements venus d’en haut sous condition d’accord intégral avec un candidat à la magistrature suprême. Il faut rompre avec ça, même si ce n’est pas facile avec le piège du quinquennat. De plus, il serait irréaliste de penser qu’une majorité absolue (« présidentielle ») pourrait naître dans quelques mois sous une seule étiquette, et même plutôt inquiétant de donner ainsi à penser que nous pourrions avoir une conception monolithique du peuple.  Bien sûr, il y a une contradiction avec la nécessité d’une cohérence nationale, qui nous a fait tant défaut en 2012, d’une étiquette qui donne un sens lisible à un programme, une visée communs. Puisqu’il y a des contradictions, c’est donc qu’il y a matière à poursuivre le débat, sur le fond, et pas sur des procès d’intentions entre nous. Sans quoi, tant pis, je serai, comme beaucoup d’autres, insoumis à la France insoumise, et je continuerai, sans attendre de consignes d’en haut, de soutenir les candidat-e-s que mes concitoyens, dans les circonscriptions de mon département, estiment et estimeront les plus aptes à battre ceux de la droite et du PS, de par leur rôle dans les luttes, leurs engagements qu’elles et ils n’ont plus à prouver, leur fidélité à des valeurs et des propositions essentielles, « l’Humain d’abord », que nous partageons.

Pour la présidentielle, je l’ai dit, mon choix est définitif : pour moi, Jean-Luc Mélenchon est le candidat commun crédible, et notre utilité pour la présidentielle est de contribuer à construire le rassemblement le plus large possible autour de sa candidature, avec l’objectif, l’ambition, de gagner.


 J’entends déjà les reproches : attends le vote des 24, 25, 26 novembre, respecte la démocratie, la souveraineté des communistes ! Bien sûr, je participerai au vote, et tous les camarades, qu’ils déposent ou pas le même bulletin que le mien, sont dignes du même respect. Leurs arguments, à ceux qui veulent un candidat choisi au sein du PCF, que ce soit pour le maintenir jusqu’au bout ou pour le retirer éventuellement après les primaires du PS, je les ai entendus, je les ai lus : ils n’ont rien de méprisables, ils sont aussi sincères que les miens, et ces camarades sont plus qualifiés que moi pour les exprimer, ce dont ils ne se privent pas, urbi et orbi, ce qui est leur droit. L’unité des communistes en effet ne saurait aujourd’hui se construire en conclave ni dans l’autocensure, et elle est, je le pense, fondée sur des choses plus profondes encore que le choix du candidat pour la présidentielle de 2017, quelle que soit l’importance de cette décision à prendre. Alors Je tiens à dire dès maintenant dans quel sens je trancherais si un dilemme devait exister entre la discipline de parti et ma conviction, ma conscience citoyennes
Et puis attendre, attendre quoi ? on attend depuis des mois, on n’a plus le temps d’attendre. En novembre 2011, on organisait les portes à portes avec l’Humain d’abord, et pour 2017 c’est la victoire qu’on veut, non ? C’est pour ça que la campagne des présidentielles est lancée, sans le PCF, quel que soit l’intérêt de propositions élaborées par des communistes pour contribuer à un projet commun. La pétition du PCF pour une candidature commune, alternative à celle(s) des socio-libéraux austéritaires, est souvent incomprise : pourquoi, en effet, donner l’impression d’ignorer qu’une dynamique existe déjà, émancipée de l’illusion des primaires, autour de la candidature de Mélenchon ?

Ce que j’entends déjà, maintenant, c’est : tu n’as pas le droit de faire pression sur les communistes (comme on le lit en termes peu sympathiques dans les réseaux sociaux à l’égard par exemple de Marie-George Buffet (1) et d’autre élus et militants).  Mais pourquoi une conférence nationale, composée pour une majorité de membres de droit, et d’une minorité désignée à la hâte avec des critères tenant plus ou moins compte des sensibilités exprimées au niveau des départements, aurait-elle plus de légitimité que moi, que tout adhérent ou même ex-adhérent ou sympathisant du PCF, pour s’exprimer avant le vote ? J’ai écrit à chaud, samedi dernier, que cette conférence ne me représentait pas. Je voulais dire évidemment que sa décision, prise à la majorité, ne me représentait pas, je ne voulais pas blesser les personnes qui ont pris de leur temps pour être présentes, intervenir, peser le pour et le contre, voter selon leur conviction. Mais quand même, quand on visionne comme moi ces travaux sur son ordinateur, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’on vaut mieux que ça, et que ces méthodes d’organisation des débats appartiennent au passé. Heureusement cette conférence n’a pas de pouvoir décisionnel. On peut se demander d’ailleurs quelle est son utilité, puisqu’on nous dit maintenant que c’est le Conseil national qui désignerait « dans les quinze jours » un candidat du PCF si la majorité des adhérents en décidaient ainsi par leur vote souverain.

Une chose est sûre : quoi qu’on pense de moi, je ne serai pas exclu. Cela ne se fait plus, du moins pour des raisons politiques, tant qu’on n’est pas candidat ou adhérent d’un autre parti, qu’on ne sombre pas dans le crime, qu’on ne commet pas d’actes gravement contraires à nos valeurs communes.  Et je ne suis pas quelqu’un à faire les quatre-cents coups, ni à changer de bord.  Je me rappelle 2007 : après des mois et des mois de gâchis d’énergie et de possibles, des communistes n’avaient pas fait campagne ni voté pour Marie-Georges Buffet, contrairement à moi. Personne ne les a mis dehors. Je me rappelle aussi les moments où des communistes qui voulaient réinventer le communisme, réinventer la manière de faire de la politique, changer vraiment le parti, ont fini par quitter le PCF. Mon regret est de ne pas les avoir soutenus avec plus d’énergie, même si ça n’aurait sans doute pas changé grand-chose. Quelques-uns sont revenus, mais combien nous manquent pour inventer ensemble le communisme du XXIème siècle et les outils politiques qui iraient avec !

Mon choix n’est pas un choix par défaut. En lisant le dernier livre de Jean-Luc Mélenchon, j’ai remarqué évidemment combien nos parcours sont différents : de la bataille pour la reconstruction d’un syndicalisme étudiant dans les années soixante-soixante-dix, où nous étions dans des camps opposés, à son approbation du traité de Maastricht, à son admiration sans nuance pour la personnalité et les mandats présidentiels de Mitterrand… Je comprends que son rôle d’alors dans l’appareil du PS laisse des traces, notamment dans l’Essonne : il ne se comportait pas autrement que le PS aujourd’hui, qui, dans les Hauts-de-Seine, se donne pour objectif principal de conserver ou prendre un siège de député dans des circonscriptions où la dynamique à construire pour 2017 est avec les élu-e-s communistes et Front-de-gauche. Mais l’essentiel, c’est qu’avec la campagne de 2005, la victoire du non au TCE et ce qui s’en est suivi, nous avons mené depuis ensemble d’autres luttes et campagnes communes, dont celle de la présidentielle de 2012 où comme candidat commun du Front de gauche, il a rassemblé quatre millions d’électeurs. Sa rupture avec le PS est totale. Sa démarche est de dépasser les logiques, trop souvent aveuglantes, d’appareils partidaires, sans pour autant nier le rôle indispensable des partis politiques, en particulier du PCF.

Tout autant que des débats dans le PCF, c’est notamment l’ entretien de Jean-Luc Mélenchon avec la philosophe Chantal Mouffe, puis avec Noël Mamère, le contenu -plus ancien- de propositions pour un « éco-socialisme », et bien d’autres publications qu’on peut trouver sur le site ci-dessus, qui me convainquent que ce serait une lourde faute politique de ne pas voir ce qu’il y a de nouveau, à débattre, à confronter avec d’autres recherches et apports militants, pour construire du commun, un rassemblement majoritaire, pour ouvrir un nouvel horizon émancipateur.

 Le traumatisme de la victoire de Trump aux Etats-Unis d’Amérique, et la feinte surprise depuis hier de la plupart des médias qui commencent à dire qu’après tout il pourrait être un président aussi normal - c'est-à-dire néo-libéral, réactionnaire, raciste et xénophobe - que les candidats qu’ils présentent déjà comme victorieux en France en 2017, n’est pas pour rien dans cet impérieux besoin de mener campagne sans attendre. Je ne développe pas d’avantage : d’autres l’ont fait mieux que moi… et je ne voudrais pas faire des billets de blog aussi longs que ceux de Jean-Luc Mélenchon.

Un dernier point pourtant me paraît indispensable pour lever des malentendus et des crispations : je suis bien conscient que Jean-Luc Mélenchon a encore des progrès à faire quand il aborde les questions des migrations. Mais c’est tout aussi vrai de beaucoup d’autres candidats potentiels de notre camp pour les élections de 2017. Je constate que ni les enjeux des luttes contre le racisme sous toutes ses formes, ni celles pour les droits des migrants, n’apparaissent à ce jour comme des questions politiques de premier plan parmi les propositions phares de la France insoumise. Je renvoie, pour éviter des redites, à mon intervention de mercredi à Nanterre, et aux propositions plus développées, déjà publiées sur ce blog. Mais je suis optimiste. En effet, dans les initiatives avec les « sans-papiers », avec les migrants dont les demandeurs d’asile, se retrouvent, avec des syndicalistes et des associatifs, des élus et militants du PCF, du PG, d’autres organisations qui ont constitué le Front de gauche, d’autres courants, de « l’extrême gauche » ou d’Europe-Ecologie, et même quelques élus, militants et électeurs PS plus que critiques, en particulier sur ces questions, avec la politique gouvernementale. 
Sur ces enjeux, au cœur de mon engagement militant, je ne lâche rien et je ne lâcherai rien.
                                                                                                                    
(1)  Je ne veux pas ici m’appuyer sur d’autres arguments que ceux que je tire de mon expérience et de mes réflexions personnelles, mais je ne peux pourtant pas m’empêcher de vous inviter à lire l’entretien avec Marie-George Buffet dans Regards de cette semaine, et les commentaires en ligne qu’il a suscités (plus respectueux et intéressants que dans certains réseaux sociaux)

 

  

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